Une rare délégation saoudienne s’est rendue ce dimanche 9 avril à Sanaa, au Yémen, pour négocier une trêve durable et discuter du processus de paix avec les rebelles houthis.
Au Yémen, les perspectives de paix se multiplient huit ans après le début de la guerre, rapporte notre correspondant dans la région, Nicolas Keraudren. Même si ces informations n’ont pas été confirmées officiellement par Riyad, une délégation saoudienne était ce week-end à Sanaa, zone contrôlée par les houthis.
L’ambassadeur d’Arabie saoudite au Yémen, Mohammed al-Jaber, a été reçu par le chef politique des rebelles, Mehdi Machat, selon les médias des Houthis, l’agence de presse Saba et la chaîne de télévision Al-Massira. Ces dernières ont diffusé des images montrant les deux hommes se serrant la main.
Les négociateurs saoudiens sont venus « discuter des moyens d’avancer vers l’instauration de la paix », selon deux diplomates yéménites travaillant dans le Golfe et ayant requis l’anonymat. Contactées par l’AFP, les autorités saoudiennes n’ont pas souhaité commenter ces informations.
Négociations
Les rebelles se sont aussi félicités pour la libération de 13 prisonniers en échange d’un détenu saoudien. À l’avenir, les deux parties pourraient convenir d’une nouvelle trêve qui n’a pas encore été renouvelée depuis l’année dernière. Mais pour cela, des exigences sont depuis longtemps imposées par les rebelles, ont indiqué des sources gouvernementales yéménites à l’AFP. Ils demandent la levée du blocus aérien et maritime, empêchant les aéroports et les ports sous contrôle rebelle d’opérer sans l’aval de Riyad ou encore le paiement par le gouvernement des salaires de tous les fonctionnaires.
Depuis plus de huit ans, Sanaa, comme une grande partie du territoire, est sous le contrôle des Houthis. La coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite voisine depuis 2015 pour appuyer les forces progouvernementales n’a pas réussi à déloger les insurgés.
Influence iranienne
Ces discussions s’inscrivent dans le cadre de la normalisation des relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran actées il y a près d’un mois en Chine. L’Iran pourrait en effet jouer de son influence sur les Houthis pour mettre un terme à cette guerre dont l’Arabie saoudite cherche à s’extirper.
En parallèle, une équipe technique saoudienne était, en tout cas, à Téhéran. La réouverture d’une représentation diplomatique du royaume en Iran, fermée depuis 2016, était à l’ordre du jour.
(Avec AFP)