Le Kremlin, qui avait nié un accord avec la France pour un retrait des troupes russes aux frontières de l’Ukraine à la fin des exercices, s’exprime ce mercredi 9 février de manière plus nuancée. Après la visite d’Emmanuel Macron à Kiev, la Russie se montre en effet plus ouverte, même si Moscou poursuit ses exercices aux côtés de la Biélorussie.
Et si l’intense activité diplomatique trouvait un débouché ? L’espoir d’éviter une guerre en Ukraine a grandi ces derniers jours, le Kremlin comme les Occidentaux relevant de premiers signaux positifs – même si la Russie continue de montrer les muscles.
Ce que Moscou attend de la France, c’est qu’elle fasse pression sur Kiev pour obtenir un respect des accords de Minsk. Des accords cependant perçus en Ukraine comme attentatoires à la souveraineté du pays.
Sur ce dossier, le passage d’Emmanuel Macron dans la capitale ukrainienne a été bien reçu par le Kremlin.
« Il y a eu des signaux positifs quant à la décision de l’Ukraine d’agir uniquement sur la base des accords de Minsk, c’est un plus, a déclaré Dimitri Peskov, porte-parole de la présidence russe. Mais d’un autre côté, nous n’avons pas entendu un mot du président Zelensky indiquant qu’il était prêt à se mettre rapidement à faire ce que Kiev aurait dû faire il y a longtemps. Nous n’avons pas entendu ces paroles. »
Donc, il y a des signaux positifs, il y en a aussi des moins positifs
Les conseillers politiques des dirigeants ukrainien, russe, français et allemand, doivent se retrouver jeudi à Berlin, avec en ligne de mire un potentiel prochain sommet avec les dirigeants des quatre pays. Une réunion qui signerait alors une véritable relance du dialogue pour un processus de paix au Donbass.
Olaf Scholz attendu à Moscou mardi prochain
Alors, les grandes manœuvres russo-biélorusses qui commencent ce jeudi 10 février seront-elles les dernières ? Cette période ouvre quoi qu’il en soit dix jours d’exercices d’envergure sur plusieurs bases militaires.
Là, c’est non seulement avec la Biélorussie, mais aussi en Biélorussie, et donc c’est aussi frontalier de l’Ukraine. Donc bien sûr, il y a la question de l’entraînement entre les deux pays d’une avancée potentielle militaire, et puis la question aussi pourquoi pas d’un prétexte et d’une avancé sur le territoire ukrainien
Depuis deux semaines, l’Internet russe voit défiler des vidéos de trains entiers chargés d’équipements militaires et de blindés et autres véhicules se dirigeant vers Minsk. Des avions d’attaque aussi se sont également déplacés sur 7 000 kilomètres, de l’Extrême-Orient russe jusqu’à l’ouest biélorusse.
Aussi, pour l’heure, l’atmosphère continue de contraster avec le concert de déclarations prudemment optimistes des dernières heures, y compris celles venues du Kremlin. Dmitri Peskov continue en effet de mettre la pression sur l’Ukraine, au sujet des accords de Minsk.
C’est dans ce climat militaro-diplomatique contrasté qu’arrive par ailleurs, ce jeudi à Moscou, la cheffe de la diplomatie britannique pour rencontrer son homologue. Dernier épisode du ballet diplomatique dans la capitale avant la visite très attendue du chancelier allemand lui-même, mardi prochain.