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Sassou Nguesso se sépare de Ndenguet et Obara en faisant appel à Fils Obami

Ndengug, le dingue

L’appareil sécuritaire et répressif mis en place par Denis Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville au lendemain du coup d’Etat du 5 juin 1997 était incarné par Jean-François Ndengué, Philippe Obara et Jean-Dominique Okemba. Les quatre généraux, Sassou, Okemba, Ndengué et Obara, filaient le grand amour et les populations du Congo-Brazzaville, trinquaient ( les disparus du Beach, les morts du commissariat de Chacona, Mère Alice, Cristian Tavernier dit Kossovo et Patrick Klein, mercenaires de Bob Denard, très actifs avec Ndenguet après le coup d’état de 1997, Mbata Ya Bakolo, les Suppliciés du Viaduc de Ngamakosso…).

Les populations du Congo-Brazzaville étaient traquées, surveillées, rackettées par la police de Ndenguet, Okemba et Obara. Ces forces, dressées aux méthodes des polices des pays de l’Est, à l’instar du KGB et de la Sécuritate de la Roumanie, sévissaient en toute impunité.

A titre d’information, avant le règne des ripoux de la trempe de Ndengué, la Police congolaise a connu des commissaires de renom : les commissaires Nzingoula, Mbindi Michel, lieutenant Kongo, Placide Eléka, Valence Ossété Niamba, Etienne Ngoma, Jean Michel Ebacka, commissaire Damba, commissaire Ambara, Paul Mbot…

Nouveau visage ou vieille physionomie ?

La tête de l’appareil répressif a un nouveau visage. Les histoires d’amour se terminent souvent mal. Le fauteuil du patron de la police sera désormais occupé par le général André King Fils Digne Obami Itou. Exit Jean-François Ndengué. Exit Philippe Obara. Jean-Dominique Okemba fait figure de survivant dans ce système sécuritaire installé par Denis Sassou Nguesso. Pour combien de temps encore ?

Jean-François Ndengué et Philippe Obara défendaient mordicus leur poste. Les sécurocrates de Denis Sassou Nguesso avaient obtenu la tête de Hildevert Mouagni qui avait dénoncé publiquement leur incompétence, leur implication dans la montée du phénomène « bébé noir » et qui avait proposé un nouvel organigramme de la police. L’éviction de Jean-Françoins Ndengué et de Philippe Obara signe la victoire de Denis Christel Sassou sur le camp des réfractaires de la succession dynastique.

« On « On va tous perdre »

« Ils veulent ma tête, ben ils n’ont qu’à venir me chercher. Je ferai tout sauter. Je mettrai ce pays à feu et à sang. J’ai beaucoup donné pour ce pouvoir. J’ai fait des choses pas bien, le Président le sait. Il ne peut pas me remercier comme ça. Écoutez, ils se sont servis de moi. J’ai fait le sale boulot et aujourd’hui ils voudraient se séparer de moi ? Moi, je dis Non, ça ne se passera pas comme ça. Je connais beaucoup de secrets…et les mettrais sur la place publique s’il le faut…on verra de quel bois je me chauffe. Je ne suis pas ce genre de colonels et de généraux qui ont été remerciés en monnaie de singe après que l’on s’est servi d’eux. Ils ont des écuries ? Moi, j’ai des hommes derrière moi. Qu’ils essaient, ils verront ce qu’ils n’ont jamais vu. Nous serons tous perdants  » (BasangoyaSassouland, 10 septembre 2022).

Et, ça marche. L’insubmersible Jean-Franççois Ndengué est bien accroché à son poste et sa progéniture en profite. Sarah Ndenguet est libre comme un poisson dans l’eau, libre comme un oiseau dans l’air. Philippe Obara ne lâche pas les amarres. Les deux généraux de la Cuvette, le premier du centre et le second de l’ouest, enivrés par le pouvoir, n’ont pas pris la mesure du désamour relatif aux agissements de la police au sein des populations du Congo-Brazzaville. A tel point que le limogeage de Jean-François Ndenguet et de Philippe Obara a été accueilli par des cris de joie et par un concert de klaxons dans les quartiers nord de Brazzaville, fief électoral de Denis Sassou Nguesso et le PCT.

Quelle sera la réaction de Jean-François Ndenguet et Philippe Obara ? Mettront-ils leurs menaces à exécution ? «  Bipamou bia mbakoko  ». Ce duo possède des boules puantes. Va-t-il les lancer dans le jardin ? Dans tous les cas, la meilleure manière de manifester leur mauvaise humeur est de renverser Denis Sassou Nguesso.

Obami Itou fils : faucon ou colombe ?

Le général King Digne Obami Itoun’est pas un novice dans l’appareil sécuritaire. Servira-t-il avec zèle Denis Sassou Nguesso comme Jean-François Ndenguet en son temps ? Se mettra-t-il au service des ambitions politiques de Christel Sassou dit « Kiki  » le pétrolier ou le zaïrois. C’est selon. Jean-François Ndengué et Philippe Obara disposent-ils des moyens militaires et politiques commis à cette tâche ? Le tandem Obami Itou-Aristide Okassa, nouveau chef de l’ex DST fera-t-il oublier le sinistre duo Ndengué-Obara ? Les changements les plus souhaités ont leur mélancolie. Le général Digne Obami Itou démentira-t-il ce dicton ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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