Les trois médecins assermentés pour la présidentielle ont été installés dans leurs fonctions. Mais l’inquiétude demeure sur la qualité approximative du plateau technique des structures sanitaires publiques où s’exerceront des examens médicaux et, surtout, sur le courage de ces 3 médecins à se mettre en lévitation par rapport à l’influence politique dans un pays réputé politiquement violent.
Les professeurs Méo Stéphane Ikama, cardiologue; Paul Macaire Ossou Nguiet, neurologue et le docteur généraliste Léa Edmonde Bertille Samba, sont les 3 médecins assermentés, chargés, conformément à la constitution du 06 novembre 2015, de constater la santé physique et mentale des candidats à la présidentielle du 21 mars 2021. Une innovation constitutionnelle de taille, en comparaison avec l’essentiel des constitutions d’autres pays africains.
Toutefois, cette désignation souffre de certaines insuffisances. Pourquoi l’ordre des médecins du Congo n’est-il pas constitutionnellement consulté dans cette désignation ?
Force est également de noter que la défaillance du plateau technique des structures sanitaires publiques ne permet pas d’effectuer des examens médicaux plus poussés dans les services de cardiologie et de neurologie.
Au CHUB, par exemple, ces services sont obligés d’externaliser leurs services d’examens approfondis. Il pourrait donc arriver que ces 3 médecins fassent juste un constat à priori, faute de plateau technique adéquat, et aussi pour s’exonérer du courroux redoutable des candidats à la présidentielle et de leurs hommes liges.