Au Mali, deux jours après l’attaque du camp militaire de Mondoro dans le centre-est du pays, les habitants originaires de la localité se sont réunis ce dimanche à Bamako. Les ressortissants de la zone affichent leur soutien aux forces armées maliennes, condamnent cette attaque terroriste et s’inquiètent d’une possible crise humanitaire.
Au centre de la cour d’un groupe scolaire de Bamako, le drapeau vert-or-rouge du Mali est en berne. Devant une salle, des dizaines de personnes réunies à l’appel de l’association des jeunes de Mondoro ont la mine grave. Soumaila Morba est membre de l’organisation.
« Nous, nous soutenons l’armée nuit et jour, dit-elle. L’armée, c’est nous. Là où je vous parle, les populations sont inquiètes. Et vraiment, nous sommes désolés. C’est une désolation parce que les autorités n’ont pas pu répondre à temps. On aurait souhaité qu’ils puissent faire une contre-attaque avant qu’on nous attaque. »
Pour Oumar Ongoiba, secrétaire général de l’association, son village d’origine est coupé du monde. Une situation qu’il qualifie d’« embargo » et pour faire face au jihadisme, il réclame un sursaut général : « L’une des recommandations phares des terroristes, c’est d’exiger de la population de se désolidariser de l’armée en place à Mondoro. Et notre regroupement d’aujourd’hui, c’était de faire barrage à cette requête des groupes armés. »
Pour lui, l’action militaire doit être accompagnée du retour du réseau téléphonique et d’actions de développement. « C’est une course contre la montre et d’ici l’hivernage, nous souhaitons que la situation soit réglée à Mondoro pour que les gens puissent cultiver, pour que les gens puissent faire l’élevage, pour que les gens puissent faire paître leurs animaux. »
Du fait de l’insécurité depuis trois ans, les terres sont en jachères dans la région selon l’association des jeunes pour le développement de Mondoro. L’organisation affirme qu’une centaine de femmes et d’enfants ont quitté le village par d’être frappé par la famine.
Selon un bilan officiel toujours provisoire, 47 jihadistes, dont plusieurs chefs, ont été « neutralisés ». 27 militaires ont été tués et trente-trois militaires ont été blessés, dont 21 grièvement. Le ratissage de la zone est toujours en cours.