La junte au pouvoir au Mali a annulé les festivités prévues pour marquer l’anniversaire de l’indépendance et envisage de mobiliser des réservistes face à la montée des tensions au nord du pays.
Dans un discours à la nation jeudi, le chef de la junte Assimi Goïta a assuré que les forces de défense et de sécurité seront « de nouveau déployées sur l’ensemble du territoire national. »
Il ajoute : « A_près dix ans de présence des forces étrangères sur notre sol, nous avons compris que la logique était plutôt d’entretenir l’insécurité et de nous maintenir dans la dépendance. C’est la raison fondamentale pour laquelle le peuple malien a décidé de prendre en main sa sécurité_. »
Au moins deux personnes sont mortes et cinq ont été blessées ce jeudi après des tirs d’obus sur la ville de Tombouctou, au nord du Mali. Depuis plusieurs semaines, la cité des 333 saints subit un blocus orchestré par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans.
Les militaires maliens comptent sur l’aide de la Russie pour rétablir leur souveraineté, même si de vastes étendues continuent d’échapper à leur contrôle.
Assimi Goita a profité de son discours pour exprimer sa reconnaissance à la Russie : « Je voudrais, en cette circonstance, saluer les partenaires sincères du Mali, singulièrement la Fédération de Russie, dont les efforts et l’accompagnement nous ont été fort utiles pour la préservation de notre souveraineté dans un contexte national, régional et international marqué par des tensions multiformes sur fond de traits divergents. »
Les groupes à dominante touareg ont repris leurs opérations contre l’armée malienne en septembre dans le nord après des mois de tensions avec le gouvernement. Ils avaient signé avec l’État central en 2015 un accord de paix censé mettre fin aux hostilités déclenchées avec les insurrections indépendantiste et salafiste de 2012.