Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, est arrivé dimanche à Moscou, où il a été arrêté par la police, après que l’avion le transportant a été dérouté à la dernière minute et que la plupart de ses alliés ont été également interpellés.
Alexeï Navalny a été interpellé par la police à son arrivée à l’aéroport Cheremetievo de Moscou, où il s’apprêtait à passer le contrôle des passeports. Les services pénitentiaires russes avaient averti qu’ils n’hésiteraient pas à l’arrêter dès son arrivée en Russie, lui reprochant d’avoir violé, alors qu’il se trouvait en Allemagne ces derniers mois, les conditions d’une peine de prison avec sursis dont il a écopé en 2014.
Devant à l’origine atterrir à l’aéroport Vnoukovo de Moscou, l’avion transportant l’opposant a été dérouté vers celui de Cheremetievo et s’est posé à 20H12 (17H12 GMT), près de trois heures après avoir quitté Berlin. En montant à bord aux côtés de sa femme Ioulia, Alexeï Navalny avait dit être « très heureux » de revenir et assuré « n’avoir rien à craindre en Russie ».
À l’aéroport Vnoukovo, où l’opposant était à l’origine attendu, la police a aussi interpellé la plupart de ses alliés venus l’accueillir, dont Lioubov Sobol, figure montante de l’opposition russe déjà arrêtée il y a quelques semaines. La police antiémeute était présente en force et a délogé progressivement de l’aéroport la plupart des quelque 200 partisans d’Alexeï Navalny qui s’y trouvaient.
Les alliés de Navalny sont accusés de « désobéissance » envers la police, a précisé sur Twitter un proche collaborateur, Ivan Jdanov. Selon l’ONG spécialisée OVD-Info, 37 personnes au total ont été arrêtées dimanche à Moscou avant l’arrivée d’Alexeï Navalny.
Tombé dans le coma en août
Les autorités russes ont elles mis en cause les services secrets occidentaux, ou l’hygiène de vie d’Alexeï Navalny, refusant d’ouvrir une enquête, arguant notamment du refus de l’Allemagne de transmettre ses données à la Russie.
S’il est largement ignoré des médias nationaux, non représenté au Parlement et inéligible, Alexeï Navalny reste la principale voix de l’opposition en partie grâce à sa chaîne YouTube aux 4,8 millions d’abonnés et son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption (FBK), dénonçant la corruption des élites.
Sa notoriété en Russie reste toutefois limitée en dehors des grandes agglomérations, un sondage du centre indépendant Levada en septembre révélant ainsi que seulement 20% des Russes approuvaient ses actions.
(Avec Afp)