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Liban: nouvelle journée de violences, des dizaines de blessés

Pour la seconde journée consécutive après le renoncement du Premier ministre désigné Saad Hariri, des centaines de Libanais ont manifesté ce vendredi contre la crise économique et l’effondrement de la livre face au dollar. 

Au lendemain du renoncement du Premier ministre désigné Saad Hariri, le Liban semble sombrer dans le chaos total à la vitesse grand V. La livre libanaise a encore atteint un bas historique ce vendredi, provoquant un dérèglement de la chaîne d’approvisionnement et un vent de panique au sein de la population, qui craint une nouvelle flambée des prix et des pénuries de produits de consommation.

Après une nuit marquée par des actes de vandalisme contre des restaurants à Beyrouth et dans d’autres villes, d’où les clients ont été chassés de force, la violence a atteint de nouveaux pics, ce vendredi. Les heurts les plus violents ont eu lieu dans le quartier à majorité alaouite de Jabal Mohsen dans la ville de Tripoli, dans le nord du pays. Des affrontements se sont produits entre des habitants en colère et l’armée. Bilan : une quarantaine de blessés, dont dix militaires visés par une grenade, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.

Sur l’autoroute côtière à 20 kilomètres au sud de Beyrouth, des manifestants ont bloqué le passage, s’attaquant aux automobilistes. Des routes ont également été coupées à l’intérieur de Beyrouth et dans d’autres villes du pays.

Le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, a dit s’attendre à une aggravation de la situation en raison de l’impasse politique et sociale dans laquelle se trouve le Liban.

Nouvelle conférence internationale sur le Liban 

La France, qui chapeaute les efforts internationaux pour une sortie de crise, a encore fustigé vendredi la classe politique libanaise. Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères évoque « une urgence absolue à sortir de cette obstruction organisée et inacceptable » au Liban. Il a annoncé la tenue d’une nouvelle conférence d’aide internationale de soutien à la population libanaise le 4 août prochain. 

Cette conférence, qui se tiendra avec l’appui de l’ONU, un an exactement après l’explosion meurtrière au port de Beyrouth – imputée à la négligence des autorités – est « destinée à répondre aux besoins des Libanais dont la situation se détériore chaque jour », a indiqué le ministère français.

Le renoncement de Saad Hariri est un retour à la case départ et pourrait prolonger le vide gouvernemental au Liban. Le président Michel Aoun doit désormais entamer des consultations pour choisir un chef de gouvernement. Les partis commenceront ensuite leurs traditionnels marchandages, souvent interminables, pour former un nouveau cabinet, qui doit également être approuvé par le président et ces mêmes partis.

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