Le CAD et l’OCDH prennent position, bien que l’opposition reste mitigée
Deux principales organisations de la société civile congolaise œuvrant dans les droits de l’Homme, le Centre d’action pour le développement (CAD) de Trésor Nzila et l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) de Aubin Tchibinda, ont vivement pris position suite à l’arrestation de l’opposant Destin Melaine Gavet Elengo, président du Mouvement Républicain (MR), exigeant sa libération.
Dans une note publiée le 4 décembre à Brazzaville, l’OCDH a exigé la libération pure et simple du jeune opposant. L’Observatoire se dit « très préoccupé » par cette détention, organisée le 2 décembre à Pointe-Noire, au domicile de Destin Gavet.
« Le mode opératoire de cette arrestation…dénote du mépris pour les droits humains », a dénoncé l’organisation des droits de l’Homme, protestant par ailleurs le fait que Destin Gavet soit « détenu dans un lieu secret, inaccessible à un avocat ».
De son côté, le CAD se dit également « très préoccupé par la sécurité » de l’opposant, et appelle les autorités à « respecter les droits fondamentaux » du président du Mouvement Républicain, notamment sur la procédure de son interpellation.
En effet, aucune notification n’a été faite à Destin Gavet, lors de son arrestation. On ne sait donc pas ce qu’on lui reproche exactement. Selon le porte-parole de son parti le MR, aucun élément à leur disposition ne permet d’apprécier juridiquement cette arrestation. Jusqu’à dimanche soir, le parti était d’ailleurs à la recherche d’un avocat.
Si la Fédération de l’opposition congolaise dont le président Clément Mierassa était récemment en réunion avec Destin Gavet à Brazzaville a publié un communiqué pour dénoncer cette arrestation, l’ensemble de l’opposition reste cependant muette sur le sujet.
Aucune déclaration du chef de l’opposition, Pascal Tsaty Mabiala qu’on a d’ailleurs plus écouté depuis un bon moment, même à la suite du message sur l’état de la nation fait par le président Denis Sassou N’Guesso.
Certes, Gavet a toujours tenu une posture ferme et inconciliable vis-à-vis de Tsaty Mabiala qu’il suspecte de faire le jeu du pouvoir. Aux yeux du jeune opposant, le chef de l’opposition congolaise n’est plus « crédible » depuis longtemps. Néanmoins, une réaction de l’opposition dite républicaine aurait été importante.
Les autres leaders de l’opposition ont plutôt fait profil bas sur la question : aucune réaction. Pas de communiqué ni de déclaration officielles. Rien!