La police interpelle tous les faussaires des plaques d’immatriculation en Q ! A défaut d’observer quelque chose de concret et de croustillant sur le terrain, on peut considérer que la restauration de l’autorité de l’Etat que défend le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a commencé par la restitution des véhicules publics.
Certainement, la justice pourrait suivre en lançant des poursuites contre ces cadres inciviques. Depuis une semaine, en effet, une opération de police a lieu sur les artères de la capitale. Les policiers de circulation interpellent toutes les voitures personnelles, les passent au peigne fin. Du dossier de bord au numéro de châssis du véhicule, enfoui dans le moteur, rien n’est laissé de côté. Nombreux de ces cadres véreux rentrent chez eux sans véhicule. L’incivisme avec les biens de l’Etat a atteint des niveaux inconcevables.
Si les ministres peuvent arracher les rideaux de leurs anciens bureaux lors de passation de service, d’autres cadres n’hésitent pas à trafiquer les plaques d’immatriculation en Q des véhicules de service en plaques ordinaires. Les Prados, les RAV 4 quatrième série, les Hilux ou les BJ qui pullulent les rues de Brazzaville, en couleurs et immatriculations privées, viennent parfois du parc automobile de l’Etat.
A rendre, et à justifier devant le juge, c’est cela la restauration de l’autorité de l’Etat. Non? Dans les années 1960, avec la Défense Civile, aucun véhicule de l’Etat ne pouvait traîner dans un coin de la ville ou du village, en dehors des jours et heures de travail. Aujourd’hui, à chaque week-end, les véhicules de l’Etat prennent les chemins de campagne d’où ils reviennent bourrés de produits agricoles, malgré la plaque d’immatriculation jaune en Q voire le libellé du projet sur la portière. Les DG et autres chefs de service détournent ainsi les biens publics en biens privés. A la fin de l’élection présidentielle de mars 2021, la direction du PCT avait sommé nombreux de ses cadres à restituer les véhicules ayant servi à la campagne électorale. Nombreux ne se sont jamais exécutés, et…le ciel est toujours suspendu à nos têtes!
@Arsène SEVERIN