La RDC observe une journée de deuil national ce lundi, en mémoire des morts et des disparus de Bushushu dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu. Selon les officiels, environ 400 corps ont été retrouvés. Des proches des victimes sont effondrés.
Assis sur une pierre, mains sur sa tête, Malick, la soixantaine se rappelle : « C’était vers 17h quand la pluie a commencé sans interruption, deux heures plus tard les rivières étaient en crue, nous avons entendu des cris. Nous avons commencé à courir dans tous les sens, mais tout le village était envahi par l’eau… Des gens ont péri, j’ai perdu toute ma famille, neuf enfants parmi lesquels mon fils aîné », témoigne-t-il en sanglots.
« La situation est vraiment catastrophique. Nous vivons du côté droit de la route, nous avons survécu, mais nos familles qui vivaient juste en bas n’ont pas survécu. C’est très difficile et nous ne savons pas qui peut nous venir en aide », explique, un peu plus loin, Rigobert, la soixantaine également.
La société civile de Kalehe affirme que près de 4 500 personnes manquent encore à l’appel alors que les chances de retrouver les survivants s’amenuisent.
« Le constat est amer ! Nous sommes venus pour enterrer nos frères alors que l’État devrait anticiper les choses en créant une commission spéciale de prévention des catastrophes naturelles. Que ça soit à Uvira, à Kamituga ou ici à Kalehe ce sont des faits qui se répètent, donc une commission s’impose », lance Benjamin Kasindi responsable du parti politique Alliance des Nationalistes pour un Congo émergent au Sud-Kivu, qui a fait le déplacement pour apporter de l’aide aux sinistrés.
Relocaliser les populations
Plusieurs villages de Bushushu et Nyamukubi sont détruits. Aujourd’hui, la société civile pense que la seule solution est de délocaliser des sinistrés.
« La situation humanitaire est très difficile, souligne Théo Ngwabidje Kasi, gouverneur du Sud-Kivu, au micro de Paulina Zidi, du service Afrique. On a connu des pertes en vie humaine, mais aussi des dégâts matériels très importants. La priorité était d’abord d’enterrer les personnes dans des conditions de sécurité pour nous éviter aussi des maladies. À côté des personnes que nous avons perdues, il fallait s’occuper des blessés. Les blessés légers sont traités sur place, mais nous avons aussi décidé de référer les cas les plus graves à Bukavu. La priorité est maintenant aussi de regarder ceux qui sont là, la nécessité de délocaliser les populations pour les mettre loin des rivières concernées. Toutes les mesures sont prises pour faire face d’abord à l’urgence, mais travailler aussi pour des solutions idoines pour l’avenir. C’est une catastrophe naturelle, on l’a n’a pas prévue. Mais à nous de prendre les décisions qu’il faut. »