Onze ans après la municipalisation accélérée de 2011, la ville d’Ewo est restée jusqu’à ce jour l’unique chef-lieu de département jamais connecté au réseau national d’électricité, tel qu’avait prévu le gouvernement. Des quartiers sont privés d’éclairage public. Les habitants n’en peuvent plus. Des travaux d’ampleur sont nécessaires.
Pour éclairer la ville la nuit, l’E2C utilise des générateurs qui fonctionnent à base du carburant. Mais depuis que le pays traverse une pénurie aiguë des produits pétroliers finis, Ewo n’est plus approvisionnée. En conséquence, la ville est plongée dans les ténèbres depuis bientôt un mois.
Une situation qui soulève des vagues de protestations dans les rues mais aussi d’interrogations sur les réseaux sociaux. «Ça devient dangereux de rentrer chez soi ! C’est le black-out total ! s’alarment des habitants sur la page Facebook. Pourquoi est-on plongé dans le noir tous les soirs ? ».
Pour les jeunes femmes, « c’est sûr, il faut faire plus attention qu’avant lorsque l’on rentre seule le soir car on ne voit vraiment pas où l’on met les pieds ». D’autres pointent des « agressions depuis qu’il n’y a plus d’éclairage », tandis que plusieurs riverains soulignent les « risques d’accidents de la route puisque les piétons ne sont pas visibles ». Signe que les automobilistes sont conscients du danger, la majorité d’entre eux roulent plein phare dès 19 heures.
Hormis l’obscurité, l’eau ne coule pas non plus dans les robinets, rendant ainsi la vie sociale à Ewo quasi invivable. Ewo reste aussi l’unique chef-lieu de département jamais relié à la ville capitale par route bitumée. Les travaux de construction du tronçon pour la relier à Boundji sont suspendus depuis 2011.