La commission Economie, Finances et Contrôle de l’exécution du budget de l’Assemblée nationale a auditionné, le 27 mars à Brazzaville, le directeur général suspendu du Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement (Figa) des très petites, petites et moyennes entreprises et de l’Artisanat (PMEA), Armel Fridelin Mbouloukoué, le comité de direction et la ministre en charge des PMEA, Lydia Jacqueline Mikolo. Il entend voir clair sur la situation qui prévaut actuellement au sein de cette institution.
Après l’audition séparément des trois protagonistes, le président de la commission Economie et Finances, Maurice Mavoungou, a rappelé que la loi organique relative aux finances de l’Etat consacre en son article 82 trois types de contrôle au Congo : le contrôle parlementaire, le contrôle juridictionnel et le contrôle administratif. « Chacun dans son rôle peut intervenir dans ce dossier. S’agissant de l’Assemblée nationale, nous avons commencé par une question écrite, avant de procéder à l’audition et examiner les faits. Par la suite, sur la base de la pertinence des éléments mis à notre disposition, nous verrons si nous devons poursuivre ce travail en faisant appel à la Cour des comptes et de discipline budgétaire pour examiner les comptes du Figa ou s’il faut aller vers l’enquête parlementaire », a-t-il expliqué.
Selon lui, le législateur a également conféré aux commissions en charge des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat un pouvoir unique : celui de saisir la justice si les faits sont avérés et susceptibles d’être traduits en justice immédiatement. « Si c’est avéré et que l’on doit traduire immédiatement devant le juge, la commission Economie et Finances peut ester en justice. Mais, ce sont des procédures qui sont longues. Nous n’en sommes pas encore là, nous ne sommes pas un tribunal, nous ne faisons que notre devoir, celui de voter les lois et de contrôler l’action du gouvernement », a-t-il précisé.
En effet, les Congolais assistent depuis quelques semaines à un jeu de ping pong entre les différents protagonistes à la crise du Figa à travers les réseaux sociaux. Interpellée par la suspension de l’ancien directeur général du Figa et cette guéguerre, l’Assemblée nationale, par le biais de sa commission Economie et Finances, a adressé le 7 mars une question écrite à la ministre de tutelle pour qu’elle motive sa note de service suspendant le directeur général du Figa. « La commission ne s’est pas préoccupée de la rumeur qui enfle, il nous fallait un fait majeur. C’est l’acte pris par le gouvernement via la ministre en charge des PMEA qui assure la tutelle du Figa qui nous a interpellés. La réponse nous est revenue le 20 mars, appuyée par des pièces qui devraient nous convaincre de la nécessité de suspendre le directeur général du Figa. Suite à cet examen, la commission n’a pas été satisfaite des éléments de réponse venus du gouvernement. C’est pourquoi, nous procédons à l’audition des principaux protagonistes sur ce qu’on peut qualifier de crise au sein du Figa », a expliqué Maurice Mavoungou à la presse.
Il a également insisté sur le fait que la création du Figa est une initiative du président de la République. Pour assurer son financement régulier, les parlementaires ont trouvé la ressource pérenne issue des 20% prélevés sur les salaires, a précisé le président de la commission Economie et Finances de l’Assemblée nationale.