Trois organisations de la société civile viennent de lancer une campagne de sensibilisation à Brazzaville en vue d’obtenir la libération d’au moins cinq activistes, qu’elles considèrent comme des prisonniers d’opinions. La campagne en cours est marquée par des affichages sur lesquelles on peut voir les photos des activistes arrêtés ces derniers mois, Raymond Malonga, Dr Alex Ibacka Ndzabana, Jean Louis Packat, Chryst Dongui Ganga et Florian Miangouila.
«Ce sont des prisonniers d’opinions en fait. Nous avons estimé que finalement il faudrait que nous puissions engager un autre processus de plaidoyer. Voilà pourquoi nous avons commencé cette campagne. En dehors de cela, nous sommes en train de voir les possibilités de mener un grand plaidoyer au niveau des missions diplomatiques et saisir si possible le système des Nations unies », a déclaré Roch Euloge Nzobo, le responsable du Cercle pour les droits de l’Homme et du développement (CDHD) qui fait partie des trois ONG à l’origine de la campagne.
On rappelle que les activistes arrêtés sont accusés notamment « d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État ».
Une accusation qui ne passe pas, aux yeux de Roch Euloge Nzobo qui dénonce surtout les conditions dans lesquelles ils ont été interpellés.
« On les a kidnappés pour certains. Alex Dzabana a été kidnappé. Christ Dongui a été enlevé chez lui à 5 heures du matin. Ce qui n’est pas conforme à la loi. Ces policiers chargés de les arrêter se comportent comme des gangsters. Ils n’avaient même pas de mandat délivré par un juge », a déploré Roch Euloge Nzobo.
Pour leurs avocats, le dossier des accusés est vide. Mais leurs démarches menées jusque-là se sont avérées infructueuses.
Au nom du respect des libertés fondamentales et des droits humains, la remise en liberté de ces compatriotes est un geste patriotique qui ne laisse indifférent. D’autant que l’unité et la cohésion nationales, au lendemain de la présidentielle du 21 mars dernier, appellent à ce genre de signaux républicains.
Des signaux qui devraient s’amplifier, couplés à une exigence, largement partagée et fort attendue par le peuple congolais, en ce qu’elle procéderait de l’apurement politique d’autres situations où les concernés devraient également recouvrer la liberté.
C’est le cas du Général Jean Marie Michel Mokoko et du ministre André Okombi Salissa. Les deux, candidats au scrutin présidentiel de 2016, sont murés, depuis près de 4 ans, après leur condamnation pour atteinte à la sûreté d’Etat, à la Maison d’arrêt centrale de Brazzaville.
Conséquemment, les Congolais qui se sont vus astreints, dans les affaires Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, devraient tirer profit d’identiques dispositions.