Rigobert Roger Andely, ministre congolais des Finances et du Budget, réinstallé à ce poste, à la faveur du dernier remaniement ministériel, a déclaré, à l’Assemblée Nationale, devant les Députés, le 4 août 2021, que la loi des finances allait réduire le train de vie de l’Etat de 7,5%. Une réduction que j’estime bien insuffisante.
Des pays plongés dans des contextes de crise, analogue à celle du Congo Brazzaville, en sont arrivés à baisser, dans des proportions, de 15 à 20%, non seulement le coût du fonctionnement de l’Etat, mais encore, les frais inhérents aux charges des gouvernants, sans exception, à tous les niveaux, au regard de leurs privilèges et autres avantages dus aux fonctions.
Ce sont là, des décisions à symbolisme de solidarité, avec les populations, d’autant que les recettes liées à un niveau de vie modeste des autorités et au fonctionnement sobre de l’Etat ne peuvent, dans le cas du Congo Brazzaville, amoindrir la lourde dette du pays et rehausser le pouvoir d’achat des Congolais.
De la réduction des 7,5% sur le train de vie de l’Etat, pointée par le ministre Rigobert Roger Andely, il est à parier que les domaines ciblés ne concerneront que des secteurs subalternes.
Laissant, en conséquence, persister, par ces temps de crise, la logique de la pléthore, à souhait, des cabinets ministériels et parlementaires, des représentations diplomatiques à l’étranger et de certaines missions officielles.
Les Congolais ne réalisent pas qu’à l’heure où les exigences du Fonds Monétaire International (FMI) pour la relance de l’économie nationale ne sont pas satisfaites, leurs dirigeants ne donnent pas la preuve ostensible de leur bonne volonté pour accompagner cette relance.
Ces Congolais qui, par ailleurs, n’en finissent pas de s’interroger sur le pouvoir et la magie de ces agents de l’Etat, tous corps confondus, dont la force publique et les régies financières, qui ne connaissent pas la retraite, poursuivent, imperturbables leurs activités, dans leurs services.
Ces Congolais qui se posent, également, des questions sur le régime spécial de ces milliers de fonctionnaires, assis confortablement chez eux ou à l’étranger, percevant, de façon injuste, des salaires sans travailler, alors que les retraités, au terme de bons et loyaux services rendus à la nation, désargentés, tirent le diable par la queue.
Ces Congolais qui se doutent de la rentabilité de ces agents de l’Etat, cadres moyens ou supérieurs, passe partout, bi ou tri appartenants, avec indemnités au nombre de postes occupés qui s’ajoutent au traitement de la fonction d’origine.
Ces Congolais qui ne comprennent pas la nature de ces milliers de véhicules d’Etat, la plupart, à grosse cylindrée, aux immatriculations banalisées, chauffeurs, carburant et entretien au compte de la caisse publique, circulant, certains, sans cartes grises, librement dans les villes et à l’intérieur du pays.
Ne comprenant pas, non plus, la généralisation éhontée des réseaux des dessous de table, dans l’ensemble des régies financières du pays, à toutes les hiérarchies de commandement.
Ces Congolais dont l’étonnement ne tarit pas, face au financement opaque par les pouvoirs publics de certains partis ou autres associations de la société civile.
Un étonnement, mêlé à la grogne, lorsque des agents des sociétés privées se substituent, à coup de millions de frs CFA, à l’armée, la police, la gendarmerie ou à la garde républicaine pour procéder au gardiennage et à la surveillance des sites des institutions nationales. Les emplois de temps des personnels de la force publique n’étant jamais saturés.
Autant de situations impropres qui grèvent lourdement le budget de l’Etat. Il en existe, certainement, d’autres. Peut être, encore, plus ruineuses pour les finances publiques, que celles, ici, déclinées.
Toutes ces situations, supports des appétits, sont des canaux de déperditions de l’argent de l’Etat. Il suffit d’une lecture conforme et hardie de la loi ajoutée à une réelle appropriation patriotique du sens de la crise économico financière qui plombe le Congo Brazzaville, pour déceler les pistes devant faire que ces déperditions d’argent retrouvent les voies légales et servent utilement la République.
Mr le ministre des Finances et du Budget Rigobert Roger Andely, vous voila, dans votre rôle de Serviteur de la République. Vous en avez les moyens et les aptitudes.