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Centrafrique: après le naufrage meurtrier de la baleinière, les habitants s’interrogent

En Centrafrique, trois jours après le naufrage d’une baleinière sur la rivière M’poko au sud-ouest de Bangui, les secouristes volontaires continuent de repêcher des corps sans vies. Selon certains témoins, plus de 70 personnes auraient péri dans le naufrage mais la protection civile a annoncé samedi le décès d’au moins 58 morts et plusieurs dizaines de personnes portées disparues.

Dimanche, il est presque midi quand l’équipe de jeunes volontaires fait le tour du village de Nziba à quelques kilomètres du lieux du naufrage. À l’approche de la berge, c’est la désolation. Zéphyrin a repêché avec les autres villageois quatre corps sans vies : « Les corps flottaient les uns après les autres sur l’eau. Ils étaient tous en état décomposition. On a jugé mieux de les enterrer non loin de la berge parce que c’est difficile de les identifier ».

Ici, tout le monde est encore sous le choc. Quentin, lui, pointe du doigt l’inefficacité des forces navales. « Cette petite baleinière construite en bois ne devrait pas transporter plus de 300 personnes. Les forces navales qui étaient là n’ont pas contrôlé l’état de la baleinière. Un accident peut survenir à tout moment. Mais on peut aussi l’éviter en veillant sur les surcharges et la vétusté des moyens de transport », estime-t-il.

Comme pour prévenir d’autres tragédies, Jean-Baptiste appelle à une prise de conscience générale. « À vue d’œil, l’embarcation n’était pas solide. Elle s’est cassée sous le fait de poids. Il a fallu attendre le drame et des morts pour en parler. Des vies peuvent être protégées si tout le monde respecte les règles », analyse-t-il.

Juste après ce drame, le gouvernement a pris des mesures drastiques en matière de sécurité fluviale. Désormais, toutes les locomotives non homologuées au transport seront sanctionnées et bannies.

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