Au terme d’une finale à suspense, le Sénégal a remporté la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire, dimanche 6 février, face à l’Égypte à Yaoundé (0-0, 4 tirs au but à 2). Les Lions de la Teranga ne sont plus maudits dans la compétition. Et dans leurs rangs, la joie coule à flots après ce sacre.
Le Sénégal est au sommet de l’Afrique. Après deux échecs en finale en 2002 et 2019, la sélection sénégalaise ouvre enfin son palmarès dans cette compétition qui fut si souvent cruelle pour elle. L’Égypte n’a pas trouvé la formule pour empêcher les Lions de la Teranga de poser enfin leurs griffes sur cette coupe qu’ils ont tant convoitée. « Cette coupe est capricieuse, elle nous fait courir depuis 20 ans », a glissé le sélectionneur Aliou Cissé.
Dans un stade d’Olembé largement acquis à sa cause, le Sénégal est devenu le 15e pays à graver son nom au palmarès de la CAN. Et après la victoire aux tirs au but, ce sont des Lions emplis de gaîté qui ont défilé devant les journalistes, chantant à tue-tête et dansant comme s’ils n’avaient pas livré une bataille de plus de 120 minutes. Sans doute l’effet d’un médicament appelé « vainqueur de la CAN 2022 ».
« Cette fois, c’était la bonne ! »
Idrissa Gana Gueye, 32 ans, est international depuis plus de dix ans. Des échecs en CAN, il en a connu quelques-uns. C’est ce qui rend cette victoire si particulière pour lui : « C’est un soulagement, quelque chose d’extraordinaire. On l’attendait depuis des années. »
Le Parisien « avait envie de donner » ce titre aux supporters sénégalais. Il n’a pas oublié les quolibets récurrents contre le Sénégal : « Les gens se moquaient de nous en disant qu’on avait une bonne équipe mais qu’on ne gagnait jamais. » Goguenard, Gana Gueye a ajouté : « Je leur avais dit que cette fois-ci, c’était la bonne ! »
La voix cassée à force de hurler son bonheur, Abdou Diallo a du mal à réaliser la performance accomplie. « Plein d’émotions se mélangent », a-t-il dit. Plus tard, de retour à l’hôtel où les champions d’Afrique ont été accueillis en triomphe, le défenseur a pu étreindre les membres de la délégation sénégalaise en lâchant « c’est bon, on l’a fait ». Le combat mené depuis tellement d’années a enfin été remporté.
« Le mental a fait la différence »
Édouard Mendy, meilleur gardien de cette CAN, tient à « remercier le staff technique qui a beaucoup travaillé sur les tireurs » côté égyptien. Le portier de Chelsea a ainsi fait basculer la séance de tirs au but en repoussant celui de Mohanad Lasheen (plus tôt, Mohamed Abdelmonem avait trouvé le poteau). « On a un grand gardien, je savais qu’il allait me donner un coup de pouce », rigole Bouna Sarr, unique sénégalais à avoir échoué lors de ladite séance. L’ancien attaquant El-Hadji Diouf s’est permis d’intervenir, dans cette océan de bienveillance, pour marteler à propos d’Édouard Mendy : « C’est le meilleur gardien du monde ! Maintenant, quand vous l’appelez, vous dites « Monsieur son Excellence » ! »
Sadio Mané, élu meilleur joueur de cette CAN 2022, a été incontournable dans cette finale. Il a d’abord raté un penalty avant de, plus tard, transformer plus tard le tir au but de la gagne. Le joueur de Liverpool a témoigné à propos de l’esprit de groupe qui l’a porté jusqu’au bout : « Même après avoir raté le penalty, je n’ai pas douté. Heureusement, tous les coéquipiers m’ont soutenu : « Sadio, t’inquiètes ça va passer, on est ensemble, on perd ensemble, on gagne ensemble ». C’est le mental qui a fait la différence. »
Dans l’incapacité de se débarrasser de son sourire – mais qui le serait ? – et décidément bien à Olembé, Sadio Mané « espère que le Cameroun va encore organiser la CAN pour pouvoir gagner ici encore ». Le buteur n’a même pas hésité au moment d’affirmer que ce titre de champion d’Afrique est « dix fois plus fort que la Ligue des champions » en terme de ressenti. « Incomparable, la chair de poule comme je ne l’ai jamais eue ! », a-t-il juré. On peut le croire sur parole, car Sadio Mané et ses coéquipiers peuvent enfin se présenter en experts en la matière. Le trophée entre leurs mains et la médaille d’or autour de leurs cous sont là pour le rappeler : ce sont les nouveaux maîtres du football africain.
Notre jeu était un échec. Salah attaquait tout seul mais où étaient les autres?