Il avait promis le même scénario qu’en 2015 : une victoire au premier tour de la présidentielle. Roch Marc Christian Kaboré remporte le scrutin du 22 novembre avec une large avance. Il repart pour un second mandat et évite ainsi un second tour dans lequel il aurait été opposé à un seul candidat soutenu par une opposition unie. Dès l’annonce de sa victoire, le président Kaboré a tenu un discours rassembleur, lançant des appels du pied à l’opposition et promettant une « concertation permanente« , évoquant aussi les nombreux dossiers à traiter.
« C’est une victoire que nous avons obtenue. Il y a de la joie effectivement que nous avons au cœur, mais c’est également une responsabilité importante : celle d’être le président de tous les burkinabè sans exception. Et je voudrais dire que tout ce qui concerne les questions sécuritaires, les questions de réconciliation nationale, les questions de développement, les questions qui concernent l’amélioration des conditions de vie des burkinabè, sont des questions pertinentes et sur lesquelles nous allons nous atteler très rapidement« , a dit Roch Marc Christian Kaboré, président réélu du Burkina Faso.
Selon l’opposition, de « nombreux dysfonctionnements et irrégularités ont altéré la sincérité du résultat« , dont « les violations du code électoral, notamment, la non-observation de la compilation manuelle, les modifications illégales du nombre et de la cartographie électorale, les achats de conscience« . Alors que la Commission électorale indépendante (Céni) a déclaré Christian Kaboré vainqueur avec 57,87 %, l’opposition, malgré ses allégations de « fraudes massives« , semble s’être radoucie, sans s’avouer vaincue pour autant.
« L’opposition politique à travers l’accord politique de Ouagadougou prend acte des résultats provisoires proclamés par la Céni, se réserve le droit d’utiliser les voies légales de recours pour traiter des irrégularités relevées au cours du déroulement du processus électoral, et tout particulièrement, au cours du scrutin du 22 novembre 2020« , a précisé Tahirou Barry, candidat du Mouvement pour le changement et la renaissance à la présidentielle du 22 novembre.
Les éventuels recours doivent être déposés au Conseil constitutionnel ou le Conseil d’État dans les sept jours à compter de l’annonce des résultats. Les deux instances doivent proclamer les résultats définitifs dans les quinze jours qui suivent l’expiration du délai imparti pour les recours.
Selon les résultats de la Céni, Eddie Komboïgo, candidat du parti de l’ex-président Blaise Compaoré, dont le régime fait l’objet d’une nostalgie croissante, arrive en deuxième position avec 15,84 % des suffrages. Considéré jusque-là comme le chef de l’opposition, Zéphirin Diabré ne se hisse qu’à la troisième place avec 12,46 % des voix.