La cérémonie organisée le 3 octobre au Mémorial Pierre-Savorgnan- de- Brazza (MPSB) a été marquée par : le rituel traditionnel sous l’autorité de la reine Ngalifourou ; la conférence scientifique sur l’histoire de la création de Brazzaville ; puis un vernissage illustrant les étapes de l’urbanisation de Brazzaville pour commémorer les 14 ans du Mémorial PSB.
La célébration des cent quarante ans de la fondation de la ville de Brazzaville s’est déroulée en présence des ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques, et de la reine Ngalifourou, invitée spéciale de la directrice générale du mémorial.La cérémonie proprement dite a débuté par le rituel exécuté par les notables de Mpila sous l’autorité de la reine Ngalifourou. Ce rituel a consisté à bénir le Congo et son président, Denis Sassou N’Guesso, qui depuis 2006 a fourni beaucoup d’efforts pour l’érection du Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza ; un joyau qui continue à pérenniser l’histoire de l’amitié entre Brazza et Makoko. Outre la bénédiction du Congo et de son président, le rituel a consisté également à bénir la directrice du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, Bélinda Ayessa, qui depuis 2006 ne ménage aucun effort pour l’entretien de ce site qui devient un site touristique et culturel, haut lieu de l’histoire du Congo.
A l’issue de ce rituel, la reine Ngalifourou a remis à la directrice générale du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza un pagne en raphia, signe de reconnaissance et de fierté du travail que ne cesse de fournir Bélinda Ayessa.
La directrice générale du Mémorial a rendu également un hommage à Sa Majesté la reine Ngalifourou et les membres de la famille royale, venus spécialement de Mbé. « Sa Majesté, je voudrais, moi aussi, vous exprimer toute ma joie et toute ma reconnaissance de vous accueillir parmi nous, comme représentante de la cour royale de Mbé et comme envoyée spéciale du Makoko. Avec humilité et respect, je vous prie de porter au Makoko notre message de profonde gratitude et d’attachement filial. Il est l’héritier d’une longue lignée qui nous garantit continuité et transmissibilité de la richesse de votre culture, de notre culture. »
Histoire de la création de Brazzaville
Cette communication intitulée « Histoire de la création de Brazzaville » s’est intéressée particulièrement à la ville de Brazzaville, de sa naissance à sa désignation comme capitale de la République du Congo. Elle est une contribution à la connaissance de l’histoire de cette ville, histoire connue de peu de gens. Pour ce faire, le Pr Joseph Itoua, a commencé d’abord par préciser le cadre juridique à partir duquel cette ville a été créée, ensuite il a évoqué le choix de son emplacement, enfin sa désignation comme capitale de l’Afrique équatoriale française (AEF), puis de la République du Congo.
Quant au cadre juridique grâce auquel Brazzaville a été créée, le traité est signé, le 3 octobre 1880 à Ntamo (où Stanley Pool) entre Pierre Savorgnan de Brazza, au nom du gouvernement français, et Ngaliema, au nom de Makoko, roi des Tékés. Ce traité signé lors du deuxième voyage de l’explorateur français cède à la France le territoire situé entre les rivières Tsiémé et Djoué. Celui-ci comprend quatre hameaux : Impila, Mbama, Okila et Mfoa où un poste est installé. Toutefois, il restait à trouver un emplacement. C’est le 1er juillet 1881 que, pour manifester la volonté d’occuper définitivement le territoire, le poste fut baptisé Brazzaville, par la société de géographie et le comité français, bien avant que la ville ne soit construite.
Par ailleurs, il fallut attendre le troisième voyage de De Brazza pour que soit érigée la ville de Brazzaville. Ainsi donc, le 30 avril 1884, deux des compagnons de Pierre Savorgnan de Brazza, Noël Ballay et Charles de Chavannes se mirent en quête d’un emplacement convenable. Le plateau de Bacongo fut retenu ; mais l’endroit, situé à la naissance des rapides rendant impossible la construction d’un port accessible aux bateaux, fut délaissé. L’emplacement définitif fut fixé à un village situé sur une vaste plaine s’étendant, au-delà de Mfoa, sur 4km, le long du fleuve.
L’exposant du jour, le Pr Joseph Itoua, a abordé aussi l’aspect sur l’évolution coloniale (ou moderne) de la cité de Brazzaville ; Brazzaville, siège de l’Afrique équatoriale française (AEF) et de la France libre ; Brazzaville, une mairie du Moyen-Congo, et Brazzaville, capitale de la République du Congo, ont fait l’objet de l’exposé du Pr Joseph Itoua. Pour l’exposant, la capitale du Congo-français, Brazzaville est devenue la capitale de l’AEF, grâce au décret du 15 janvier 1910 qui modifie l’organisation administrative du Congo-français.
Un vernissage commémorant les 14 ans du Mémorial Savorgnan-de -Brazza
« Que de chemins parcourus depuis ce 3 octobre 2006, que de débats didactiques menés depuis quatorze ans pour expliquer et encore expliquer la place et le sens de ce lieu. Aujourd’hui, le Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza est devenu plus qu’un lieu d’attraction, il se présente au public comme un lieu de ressourcement culturel », a déclaré Bélinda Ayessa.
Si en ce cent-quarantième anniversaire de la fondation de Brazzaville il a été choisi de revisiter l’histoire en écoutant le Pr Joseph Itoua, cela allait de soi qu’en ce quatorzième anniversaire du Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza la direction générale de cet espace opte pour un vernissage illustrant les étapes de l’urbanisation de Brazzaville, ce qui parait plus que nécessaire.