Dans une allocution, lundi 16 août, le président des États-Unis a assumé la décision de retirer les troupes d’Afghanistan, pays retombé aux mains des talibans. Cette chute est arrivée « plus rapidement » qu’il ne l’avait prévu. Mais Joe Biden estime que les Afghans n’ont pas saisi leur chance de « déterminer leur propre avenir ». Et il n’exclut pas une intervention contre les talibans « si nécessaire ».
Quelques heures après Emmanuel Macron, Joe Biden s’est exprimé publiquement à son tour lundi sur la situation en Afghanistan, où les talibans ont repris le pouvoir en un éclair. Débuté sous Barack Obama puis Donald Trump, le retrait des troupes américaines s’est accéléré à compter d’avril 2021. Et avec la progression rapide des talibans jusqu’à la chute de Kaboul, l’actuel locataire de la Maison Blanche n’échappe pas aux critiques.
Depuis Washington, Joe Biden a « défendu fermement » ce retrait. « Après 20 ans, j’ai appris à contre-cœur qu’il n’y avait jamais de bon moment pour retirer les forces américaines », a-t-il déclaré. Et de rappeler : « Notre mission en Afghanistan n’a jamais été de construire une nation » L’objectif des États-Unis était « d’empêcher une attaque terroriste sur le sol américain », après les événements du 11 septembre 2001.
D’après Biden, les Afghans n’ont pas saisi leur chance de « déterminer leur propre avenir »
Le président afghan Ashraf Ghani en fuite, les talibans ont très vite repris le contrôle du pays. L’Afghanistan est tombé entre leurs mains « plus rapidement que prévu », a admis le président américain, qui égratigne l’armée afghane : d’après lui, les États-Unis ont donné aux soldats afghans « toutes les options pour déterminer leur propre avenir » et combattre les talibans. « Les forces américaines ne peuvent, et ne devraient pas, mener une guerre et mourir pour une guerre alors que les forces afghanes n’ont pas la volonté de combattre pour elles-mêmes », a-t-il déclaré.
Joe Biden se veut néanmoins ferme envers les talibans : les Américains défendront toujours « les femmes et les jeunes filles », et ils mèneront des actions anti-terroristes « si nécessaires ». Alors que l’armée américaine contrôle encore l’aéroport de Kaboul, un avertissement clair est lancé : si les talibans perturbent les opérations d’évacuation, la réponse des États-Unis sera « rapide et puissante », avec un usage « dévastateur de la force si nécessaire ». Dans la journée de lundi, les soldats américains ont tué deux hommes qui brandissaient des armes à l’aéroport Hamid-Karzaï.
À la fin de son discours, Joe Biden est parti sans répondre aux questions des journalistes. Cette prise de parole est loin de calmer les critiques qui visent l’administration Biden et sa gestion du retrait militaire, rapporte notre correspondante à New York, Loubna Anaki. Les élus républicains estiment notamment que Joe Biden doit des explications sur ce retrait chaotique qui selon eux compromet la crédibilité des États-Unis.