Le procès de l’ancien prêtre Bernard Preynat pour des agressions pédophiles commises entre 1971 et 1991 s’est ouvert ce mardi 14 janvier à Lyon.
« J’arrive à un moment où je ne peux plus fuir. Il me faut étaler ma souffrance et mon préjudice. Je suis très mal à l’aise avec ça, c’est un exercice qui est très difficile pour moi. Et encore une fois, je suis un garçon qui a eu beaucoup de chance », expliquera à la sortie de l’audience François Devaux, victime de l’ancien prêtre et fondateur de l’association La Parole libérée.
D’autres racontent leurs pensées suicidaires, leurs insomnies, leurs troubles mentaux après les agressions sexuelles du père Preynat. Aujourd’hui âgé de 74 ans, celui-ci comparaît pour des faits commis entre 1971 et 1991 quand les victimes étaient âgées de 7 à 15 ans.
Alors vicaire-aumônier scout, Bernard Preynat faisait à l’époque l’admiration des parents du diocèse qui lui confiaient leurs enfants, dans sa paroisse ou lors de camps à l’étranger. Ce n’est qu’en 2015 que plusieurs anciens scouts ont brisé l’omerta et accusé Preynat devant la justice d’attouchements, baisers sur la bouche et caresses réciproques contraintes, notamment sur le sexe.
Bernard Preynat affirme qu’il ne se rendait pas compte à l’époque de la gravité de ses actes. « J’avais le sentiment que les enfants étaient presque complices », avance-t-il. « Comme tous les pédophiles », lui rétorque la procureure.
L’une des victimes s’est présentée devant le tribunal avec son foulard de scout. En l’enlevant de son cou, il lance : « Aujourd’hui, je me libère de ça ». Avant de demander à l’ancien prêtre d’avoir la décence de ne pas faire appel de la décision du tribunal quand le procès sera terminé. Ce mercredi, trois ancien scouts seront à leur tour entendus.